Ils seraient près de 250 000, et leur nombre ne cesse de croître. Les entrepreneurs français à l’étranger recherchent à la fois une autre qualité de vie, mais aussi de pouvoir créer leur entreprise à l’étranger plus simplement et facilement.
Il existe plusieurs raisons de vouloir entreprendre hors de France : expatriation personnelle ou familiale, attractivité fiscale. Dans tous les cas, il est important de bien vous préparer en amont. Destination, modalités juridiques, business plan : je vous propose un mini-guide en 5 étapes pour monter un dossier solide et mettre toutes les chances de réussite de votre côté.
Avant d’aller plus loin, avez-vous consulté mes 5 astuces pour devenir freelance quand on est expat ?
Étape 1 : Choisir son pays d’accueil
C’est l’étape cruciale. Et deux cas de figure se présentent :
1- Vous savez dans quel pays vous voulez vivre et vous devez valider que vous pouvez entreprendre là-bas.
2- Vous souhaitez créer votre entreprise à l’étranger et le choix de votre destination doit s’adapter à votre activité.
Les facteurs de choix
De nombreux critères entrent en considération pour définir votre pays d’accueil :
- Les facilités administratives.
- La législation liée à l’entrepreneuriat et à la résidence.
- Les compétences requises pour développer votre entreprise.
- Les clients, partenaires et fournisseurs.
- Les contraintes liées à votre activité / pays (ex : décalage horaire).
- Le coût de la vie, le niveau des salaires, les investissements nécessaires.
- La législation sociale et fiscale des sociétés.
Chaque pays a ses règles, ses modalités et ses coutumes. Certains favorisent l’implantation d’entrepreneurs étrangers quand d’autres cherchent davantage à privilégier l’emploi de leur population locale.
Par exemple, en Inde ou au Brésil, vous devez être associé à un partenaire local pour créer votre entreprise sur leur territoire. Dans certains pays d’Asie, il est interdit d’être l’actionnaire majoritaire d’une société.
Les meilleurs pays pour entreprendre
Le classement Doing Business 2020 réalisé par la Banque mondiale hiérarchise les pays selon leur « facilité de faire des affaires ». Les critères sont larges, allant de l’environnement réglementaire au nombre moyen de jours nécessaires pour s’implanter.
Les 10 premiers pays sont :
- La Nouvelle-Zélande
- Singapour
- Hong-Kong
- Danemark
- Corée du Sud
- États-Unis
- Géorgie
- Royaume-Uni
- Norvège
- Suède
Dans les faits, la moitié des entreprises françaises à l’étranger est installée dans un pays d’Europe de l’Ouest. Récemment, les entrepreneurs sont de plus en plus attirés par les États émergents d’Europe de l’Est ou d’Asie du Sud-Est.
Il existe des pays plus avantageux que d’autres pour leur qualité de vie, le coût de la vie ou leurs facilités d’expatriation. Mais votre choix doit être basé sur le projet d’entreprise que vous souhaitez développer à l’étranger.
Étape 2 : Valider le cadre social, économique et juridique
En préambule de toute autre démarche, vous devez vérifier votre droit à entreprendre dans le pays de destination. Informez-vous sur le cadre légal, les statuts d’entreprise, les modalités administratives, la réglementation fiscale, les visas et droit de séjour, etc. Pour créer son entreprise à l’étranger, des règles existent, à vous de vous renseigner.
Vous pouvez vous rapprocher de différentes organisations pour recueillir un maximum d’informations : Business France, les agences UBIFrance, les CFE (Centres de formalités des entreprises), les CCI France Internationale, les ambassades.
Au-delà des aspects légaux et juridiques, apprenez également à mieux connaître votre destination pour évaluer la faisabilité de votre projet : marché de l’emploi, droit du travail, habitudes de consommation, culture, langue, climat.
Étape 3 : Préparer votre business plan
Comme pour la création d’une entreprise en France, montez un business plan. Recettes, dépenses, investissements. La particularité réside dans le fait que vous ne maîtrisez pas l’environnement local. Vous ne connaissez pas les us et coutumes du pays, les contraintes spécifiques, ou le monde du travail interne.
Entreprendre à l’étranger requiert une étude approfondie du marché local en préalable. Prévoyez tout, même l’improbable. Anticipez au maximum les coûts et investissements nécessaires liés au lancement de votre activité et à votre vie sur place.
Citons quelques exemples de frais imprévus : un retard de chantier, des frais médicaux, ou encore des bakchichs (oui, oui vous devrez en payer dans de nombreux pays pour faire accélérer les formalités administratives).
Il est indispensable que vous disposiez d’un capital initial confortable pour vivre sans difficulté avant que votre entreprise ne génère de l’argent. Les succursales des banques françaises à l’étranger sont frileuses et les prêts sont parfois difficiles à obtenir.
Étape 4 : S’entourer
Les collectivités ou des organismes locaux peuvent très rarement fournir une aide financière à l’installation. Mais, vous pouvez bénéficier d’un soutien administratif ou d’un accompagnement, pour développer votre projet de création d’entreprise à l’international.
La force d’un collectif est encore plus importante à l’étranger que dans son pays d’origine. Rejoignez un réseau local d’entrepreneurs. Ils vous aideront, à travers leur partage d’expérience, à lancer votre entreprise et à faire face aux difficultés rencontrées. Leurs conseils peuvent réellement faire la différence les premiers mois !
Ils vous aideront également à mieux appréhender votre nouvel environnement professionnel, et vous familiariseront avec les us et coutumes locales en matière de business.
Étape 5 : Préparer votre départ
Vous avez sélectionné votre destination, épargné suffisamment pour partir sereinement et effectué les premières démarches pour lancer votre activité sur place.
Let’s go !
N’oubliez les formalités à faire en France : transférer votre sécurité sociale à la CFE (Caisse des Français de l’Étranger), prévoir une couverture santé adaptée, une banque internationale, etc.
Pour conclure, je voudrais vous dire qu’il n’existe pas de « paradis entrepreneurial » pour créer une entreprise hors de France. Chaque pays a des avantages et des barrières liés à sa culture, sa réglementation, sa population. La destination idéale va dépendre de votre projet.
Est-ce créer une guest house en pleine nature ? Développer une activité marketing 100% digitale ? Installer un restaurant de cuisine française ? Ou devenir consultante RH en freelance ?
Quelque soit votre projet de création d’entreprise, 3 mots d’ordre : planifier – anticiper – s’entourer.
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